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LCA Nutrition animale demande de la stabilité à l’UE

« On ne peut pas décarboner, nourrir l’Europe et renforcer notre souveraineté avec des règles qui changent tous les trois mois », fustigeait David Saelens, président de La Coopération agricole Nutrition animale, lors de la convention de l'organisation, jeudi 6 novembre à Bruxelles.

Pour sa convention annuelle, jeudi 6 novembre, la section nutrition animale de La Coopération agricole avait choisi Bruxelles, d’une part car 2025 est l’année internationale des coopératives, et d’autre part en raison du poids des décisions européennes sur son activité.

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Avec une prévision de volumes fabriqués en légère hausse de 1 %, à 19,7 Mt, la nutrition animale française bénéficie en 2025 d’une conjoncture plutôt positive. C’est le cas pour les élevages ruminants, surtout laitiers (+ 3,5 %), et avicoles (+ 1 %), où la consommation d’aliments progresse pour le poulet (+ 4 %) et la dinde (+ 2 %). C’est moins le cas pour les aliments pour porcs, dont les volumes reculent de 1,5 %. Le segment bio reprend également des couleurs avec une croissance dépassant 3 %, même si elle suit trois années de forte baisse.

Demande de simplification

Si le constat dressé par La Coopération agricole Nutrition animale lors de sa convention du 6 novembre à Bruxelles est plutôt positif, malgré la hausse des coûts de production, il ne cache pas les préoccupations du secteur. En particulier les importants dossiers en cours comme l’application de la règlementation sur la non-déforestation importée (RDUE) ou la simplification de la réglementation sur les additifs.

L’organisation professionnelle souhaite également la pérennisation des 5 % de protéines non bio dans les aliments bio pour jeunes animaux. Cette tolérance fait l’objet d’une dérogation annuelle mais aurait besoin d’être actée à plus long terme.

Volte-face sur la non-déforestation importée

Le président, David Saelens, demande surtout de la visibilité et de la stabilité, rappelant l’impact, par exemple, des volte-face de la Commission européenne au sujet de l’entrée en application ou non de la RDUE. Ces incertitudes perturbant les flux de matières premières, notamment le soja.

« On ne peut pas décarboner, nourrir l’Europe et renforcer notre souveraineté avec des règles qui changent tous les trois mois et des systèmes de productions dépendants d’intrants venus de l’autre bout du monde et détenus par une poignée de fournisseurs », martèle le dirigeant. Il demande la reconnaissance de la nutrition animale dans la souveraineté européenne. Et, selon l’un des intervenants de la convention, le Pr Wilhelm Windish (TUP School of Life Science, Munich), « ce n’est pas en réduisant le nombre de vaches que l’on va réduire l’impact environnemental de l’élevage, mais en réduisant l’impact de chaque vache, notamment par la nutrition animale ».

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